Maléfices, première année
Alors que je jette un coup d'œil rapide à ces textes depuis longtemps écrits, je me souviens de ce que j'étais à cette époque. Il est parfois étrange de dire que ce qui fut écrit par quelqu'un est à la fois intensément ce qu'il fut et pourtant à mille lieues de ce qu'il était. C'est pourtant le cas ici. Dans ces tentatives multiples de m'exprimer, de faire sortir de moi ce qui était alors moi, je ne faisais en fait que projeter des esclandres contre moi-même et contre ce qui me faisait moi. Je me combattais, et par cela j'étais à la fois moi et mon adversaire, celui contre qui je luttais et celui qui luttait contre l'autre qui voulait changer. Je voulais changer, oublier, me libérer, et en essayant de faire cela je ne parvenais qu'à fusionner avec ce que j'étais et ne voulais pas être. De là venait cette tristesse lancinante qui était ma définition dans ces moments où moi seul existais dans le monde qui me contenait et que j'avais créé pour cela.
C'est pour ces raisons que ces textes sont si... particulièrement désespérants, autant sur leur style que dans leurs thèmes. Ils ne sont que tristesse et oubli. Certains diront "Émo", et peut-être est-ce vrai, mais peut-être pas.