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Au travers du jour


Vidéo from Danny Cooke



Ces deux liens semblent étranges, mis ensemble, et pourtant...


Et pourtant non ils sont liés, comme peuvent être liés deux émotions, deux idées, deux réalités.


Ces deux réalités sont à la fois devant vous, et pourtant ne le sont pas. Car je ne parlerai pas de ces images, mais de ce qu'elles représentent, de ce qui se trouvent derrière elles et qui ne demandent qu'à vibrer dans l'air d'un monde qui ne pourra plus être.


Car aujourd'hui, une personne est morte.

Car aujourd'hui, une idée est morte.

Et, ensemble, une dernière forme émerge et crie vers un avenir qui ne devrait pas même être pensée, mais qui s'avance, inlassablement, retirant le voile et parlant pour les autres, simplement parce qu'elle en a le pouvoir, depuis aujourd'hui.


Écoutez-moi, moi qui ne suis personne, et comprenez le sens du mot rumeur qui écrase le réel, qui le souille et qui est lancé parce que certains ne comprennent pas ce qu'est l'humanité.


Écoutez-moi et répondez à cette question!


Comment osez-vous...?


Comment osez-vous vouloir faire du monde cette lie sale? Pourquoi utilisez-vous cette voix qui est vôtre pour dénaturer le beau et le rendre aussi putride?


Pourquoi utilisez-vous le passé qui a mené à votre naissance pour souiller l'espace que vous foulez? Avez-vous ne serait-ce que la conscience de ce que vous êtes, de ce que les autres sont? Vous n'êtes pas un îlot perdu au cœur du néant et ayant le droit de transformer tout ce que vous pouvez toucher pour le rendre vide! Vous êtes l'accumulation, la fusion, l'expression de milliers d'années de cultures, de centaines de millions d'années de vie, et vous la gâchez comme si vous êtiez le créateur de ce qui vous entoure.


Regardez autour de vous au lieu de regarder sous vous pour vous repaître de l'ombre que vous faites. Regardez les détails qui naissent des gestes des individus qui vous entourent. Écoutez les bruits, les chuchotements et les murmures que les autres produisent et arrêtez! arrêtez d'avoir peur de ce que vous n'entendez pas, de ce que vous ne comprenez pas, de ce que vous ne dites pas! Et arrêtez! arrêtez d'avaler et de recracher ce qui vient des autres et que vous ne parvenez pas à assimilier mais que vous dispensez comme si cela était la vérité, si vous ne comprenez pas de quelle vérité il s'agit! Arrêtez de croire que votre monde est le seul vrai monde, qu'il n'est qu'un et que vous avez le droit, le pouvoir de le changer à votre convenance!


Car vous n'en avez pas le droit!


Avoir le pouvoir ne signifie pas avoir la capacité de l'exercer.

Avoir le pouvoir ne signifie pas devoir l'utiliser.

Avoir le pouvoir ne signifie rien, si ce n'est pas pour lier.


Mais ce n'est pas ce que vous faites.

Vous qui croyez que la voix d'une Femme Hain-euse vous rendra plus libre ou plus vivant.

Vous qui croyez que refuser l'autre est la voie vers la vie.


Il n'en est rien.

Absolument rien.

Refuser l'autre est le cancer de l'humanité.

Exactement le même cancer qui a emporté mon amie, aujourd'hui.


Il l'a exclue du monde des vivants, elle qui était en vie! tout comme vous excluez des millions pour des unités, comme vous excluez des mots parce que vous ne pouvez pas comprendre ce qui se trouve en eux! Comme vous excluez des centaines d'années de conscience de l'autre, de réflexion sur l'autre, de considération de l'autre parce que vous vous laissez avoir par des mots que vous ne comprenez pas ou de ferveur que vous ne parvenez pas à ressentir, prisonniers que vous êtes de la froideur de votre ignorance de l'autre! Comme vous tuez des milliers, des millions de personnes parce que vous ne voulez pas retirer ce soupçon corrupteur de ce que vous êtes, parce que c'est votre droit de l'avoir, parce que c'est comme ça que vous avez été élevés.


Savez-vous qui sont les autres?

Savez-vous ce qu'ils ressentent?

Savez-vous ce qu'ils vivent?

Savez-vous ce qu'ils demandent?


Ils ne demandent que la VIE! et vous, bande insignifiante recluse dans votre pièce chauffée à portée de cette eau qui vous vient sans frein, vous refusez aux autres ce que vous avez, alors que vous n'avez rien pour justifier cette possession, tout comme vous n'avez rien en vous pour comprendre ce que c'est que de devoir se justifier pour des mots, pour des émotions, pour des vagues de chaleur si douces et si longues qu'elles pourraient vous étouffer si elles n'étaient pas pleines de vie. Et vous nous demandez de nous taire, de combler nos gorges pour que le silence de vos têtes ne soit pas fertilisé par ceux de nos mots qui pourraient vous frôler...


Et à cause de cela, à cause de votre peur mal conçue et de votre pudeur mal pensée, le monde se désagrège et l'humanité se zombifie, alors qu'une de ses enfants a perdu face aux mêmes problèmes que vous portez fièrement comme étant ce que vous êtes: quelques cellules débiles qui ont gagné le droit de se répandre et de prendre jusqu'à sa vie. Car oui, ce sont vous, ces choses. Vous avez donné votre voix pour qu'elles poussent!


Il pourrait sembler qu'il ne reste plus que le silence au travers du jour qui s'éteint, mais c'est faux, c'est faux, c'est faux, tout simplement parce que ce que vous pensez et qui vous semble vrai n'est pas même du vent, et qu'au travers de l'apocalypse que vous colportez par les urnes, qui s'étire et qui aurait le pouvoir de tout erradiquer se trouvera toujours une force que vous n'avez pas mais que elle avait, de continuer de pousser, de créer et de germer encore et encore jusqu'à ce que votre feu soit tari et que vous compreniez...


Et d'ici-là, je porterai en moi la mémoire de ceux que vous ne voulez pas voir et la sienne, car c'est ce qu'elle m'a appris, et je donnerai mes mots et combattrai les vôtres, car vous n'avez que vous, alors que je fais partie d'un tout.



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